Revêtement en pierre collé sur des murs intérieurs en rénovation

   Coller un revêtement en pierre sur un ancien carrelage ou une ancienne peinture est possible, mais sous certaines conditions :

   Le support mural peut nécessiter des réparations localisées, l'ancien revêtement peut être déposé, un ragréage ou l'application de primaire d'accrochage peut être nécessaire. Cette rubrique vous guidera dans la bonne exécution de ces travaux.
      Sommaire :
Nature des revêtements Mortiers-colles/Adhésifs Support Revêtement Outils Préparation Pose Liens utiles



        Les prescriptions techniques d'exécution de ce type de travaux sont éditées par le CSTB :
- Cahier N° 3528 : Pose collée de revêtements céramiques et assimilés – Pierres naturelles – En rénovation de murs intérieurs dans les locaux EB+ privatif au plus
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Pour rappel, il existe un classement des locaux en fonction de leur exposition à l'humidité. Le cas des salles de bains et plus généralement des locaux classé "EB+ privatifs" seront abordés dans cette rubrique :

EB+ privatifs (locaux humides à usage privatif) comme les salles d'eau privatives intégrant un receveur de douche et/ou une baignoire.
Les cabines de douches ou salles de bains à caractère privatif dans certains locaux recevant du public (hôtels, résidences de personnes âgées, hôpitaux)

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   Concernant la pierre, les critères doivent correspondre aux spécifications de la norme XP B 10-601 : Prescriptions générales d'emploi des pierres naturelles. Dans le cas d'un revêtement collé, l'aptitude du matériau à être débité en revêtement mince et sa porosité sont à contrôler.

Nature des revêtements conservés

Les anciens revêtements concernés par cette rubrique sont les revêtements conservés suivants :
Les carreaux céramiques, les pâtes de verre et les émaux, collés sur un support à base de plâtre (seulement dans le cas d'un carrelage totalement conservé), un support à base de ciment, un support en carreaux de terre cuite, un support de blocs en béton cellulaire..

Les peintures appliquées sur un support à base de plâtre et enduit ciment.

Les mortiers-colles et les adhésifs


   Les mortiers-colles existent en 3 classes de performances : C1, C2 et C2S qui présente deux sous-catégories : C2/S1 = déformable et C2/S2 = hautement déformable.

Dans le cadre d'une rénovation, seules deux classes de mortiers-colles sont autorisées : C2 et C2S
(La classe C1 est à proscrire)

   Des caractéristiques optionnelles, portant sur le comportement du produit lors de sa mise en oeuvre, peuvent compléter ces caractéristiques fondamentales :
- Un produit de caractéristique E (Extended open time) présente un temps ouvert allongé (c'est-à-dire supérieur à 30 minutes), le temps ouvert étant le délai maximum d'attente avant la pose d'un carreau une fois le mortier-colle appliqué sur le support.
- Un mortier-colle F (Fast) est à durcissement rapide.
- Un produit G est un produit fluide formulé pour avoir une viscosité plus faible ce qui augmente son pouvoir mouillant, c'est à dire son aptitude une fois appliqué sur le support à "mouiller" l'envers du revêtement.
- Un produit T (Thixotroph) est formulé pour limiter, voir empêcher, le glissement au mur des carreaux entre le moment où le carreau est appliqué et celui où le mortier-colle fait sa prise.

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   Les adhésifs sont divisés en deux classes de performances : D1 et D2, mais une classe supplémentaire existe : D2 certifié " Rénovation ".

Dans le cadre d'une rénovation, seul un adhésif de classe D2 " Rénovation" est autorisé.

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   Lorsque l'ancien carrelage n'est pas totalement conservé et que le support est du plâtre, la pose collée doit être obligatoirement réalisée avec un adhésif, plutôt qu'un mortier-colle.

   Dans les salles de bains, locaux classés EB+ privatifs, sur support à base de plâtre avec peinture, l'adhésif choisi doit avoir en plus un "système de protection à l'eau" (SPEC) .
Cette spécification permet de traiter, les zones d'emprise des bacs à douche et des baignoires.


La préparation du support

Poser un revêtement en pierre sur un ancien carrelage mural


   Il faut tout d'abord s'assurer de la bonne tenue du carrelage à son support en procédant à un sondage. Tapotez pour cela chaque carreau à l'aide d'un petit marteau pour déceler les carreaux qui manquent d'adhérence, ils sonnent creux.

   Tous les carreaux mal collés doivent être déposés ; les emplacements vides et les éventuels trous ou défauts sont comblés :
* Jusqu'à 4 mm d'épaisseur avec un adhésif classé D2 " Rénovation ".
* Jusqu'à 10 mm d'épaisseur avec un mortier-colle classé C2 ou C2-S1/S2.
* Au moyen d'un produit de ragréage.

Ces travaux de rattrapage doivent être réalisés la veille de la pose.
Attention : si la surface des carreaux défectueux dépasse 10 % de la surface totale, l'ancien carrelage doit être déposé en totalité et le mur ragréé pour pouvoir procéder à la pose du revêtement en pierre.

   Cette opération terminée, nettoyez l'ancien carrelage avec une lessive sodée (de type St Marc ou équivalent), puis rincez à l'eau. Aérez la pièce pour bien laisser sécher.
Si malgré cette opération le carrelage reste gras, il faut le décaper en effectuant un ponçage avec un papier gros grains (60), aspirer la surface et la relaver pour éliminer toute la poussière.
Avec un support composé de carreaux émaillés ou polis, cette opération de ponçage est obligatoire.

   Si vous posez votre revêtement avec un adhésif D2 " Rénovation " , selon la marque choisie, il peut être demandé d'effectuer une préparation complémentaire telle qu'une première couche d'adhésif appliquée à la lisseuse avec un délai de séchage imposé.
Passé ce délai, la pose du revêtement en pierre peut alors débuter.

   Si vous optez pour une pose au mortier-colle " C2 " ou " C2 S1/S2 ", vous devez appliquer un primaire d'accrochage avant la pose du revêtement en pierre et respecter un délai de séchage ; à moins que le mortier-colle que vous avez choisi ne précise la mention suivante : " Rénovation sans primaire sur carrelage émaillé ".

   Sur un support composé de carreaux non émaillés et non polis, ou bien fait de pâte de verre ou d'émaux, un simple lavage avec une lessive sodée est suffisant ; il peut être éventuellement renouvelé si le support reste gras après le premier lavage. Dans ce cas, aucun primaire d'accrochage n'est nécessaire.
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Poser un revêtement en pierre sur une ancienne peinture murale

Il faut bien entendu s'assurer de la bonne adhérence de la peinture au support.

   Pratiquez un premier examen visuel : la peinture doit être en bon état et non écaillée. Si elle l'est, vous devez procéder à son décapage total.

   Même si l'examen visuel parait correct, il faut tester l'adhérence de la peinture au support en réalisant un quadrillage du revêtement.
Prenez un outil coupant (cutter, couteau,...), bien affûté, posez le contre un réglet et pratiquez sur la peinture des incisions parallèles : 6 horizontales et 6 perpendiculaires.
L'espacement des incisions est de 2 mm environ pour les revêtements minces et 5 mm environ pour les revêtements semi-épais ou épais. Le résultat de cette opération donne une classification d'adhérence de la peinture au support :

Classe 0 : aucun des carrés du quadrillage ne s'est décollé.
Classe 1 : 5 % de la peinture du quadrillage est décollé.
Classe 2 : 5 à 15 % de la peinture du quadrillage est décollé.
Classe 3: 15 à 35 % de la peinture du quadrillage est décollé.
Classe 4: 35 à 65 % de la peinture du quadrillage est décollé.
Classe 5 : toute la peinture du quadrillage s'est décollée.

   Pour obtenir un résultat fiable, vous devez réaliser cet essai à au moins 2 endroits dans la pièce.

La peinture est considérée comme adhérente si sa classification est comprise entre 0 et 2


   Un dernier test consiste à déterminer la résistance de la peinture à la détrempe à l'eau.

   Humidifiez la peinture avec une éponge imbibée d'eau pendant 30 minutes. Après cette opération, pratiquez un examen visuel et tactile pour apprécier le résultat sur la peinture.

La peinture est considérée comme résistante à la détrempe si son aspect ne présente pas
de gonflement ou de ramollissement.

   Dans le cas contraire, vous devez, bien entendu, procéder à son décapage.
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   La peinture est suffisamment résistante, vous pouvez donc préparer votre support.
Pour commencer, afin d'obtenir une meilleure adhérence, vous devez dépolir la surface en effectuant un ponçage de la peinture avec un papier gros grains (60). Les éventuelles zones friables doivent être grattées.
Aspirer la surface et la laver avec une lessive sodée (de type St Marc ou équivalent), puis rincez à l'eau.
Aérez la pièce pour bien laisser sécher. Votre surface est prête pour la pose du revêtement en pierre.

   Dans les salles de bains, locaux classés EB+ privatifs, sur support à base de plâtre avec peinture, l'adhésif choisi doit avoir en plus un "système de protection à l'eau" (SPEC) .
Cette spécification permet de traiter, les zones d'emprise des bacs à douche et des baignoires.


Le revêtement en pierre

Les matériaux sont des pierres naturelles, à l'exclusion des matériaux fissiles comme les schistes (ardoises) :

Les calcaires, le grès, le travertin, le marbre, la quartzite, le gneiss, le granit, le basalte, la diorite, le porphyre.

Les éléments doivent respecter des tolérances de fabrication de ± 0,5 mm sur toutes les dimensions.

   Certains mortiers de collage ou de jointoiement peuvent tacher la pierre. Pour éviter ce désagrément, qui peut se révéler irréversible, n'utiliser que des produits qui spécifient clairement leur comptabilité avec la pierre naturelle.

      En pierre naturelle posée au mortier-colle le format des éléments est limité à 0,36 m² ; soit 60 x 60 cm en carré ou, par exemple, 50 x 35 cm en rectangle.
On peut trouver bien d'autres formats standards ou différents selon les fournisseurs :
* Des "plaquettes" carrées de 30,5 x 30,5 cm - Epaisseur 10 mm , couramment proposés en marbre, granit et pierre froide (très dure).
* Des dalles carrées ou rectangulaires : 15 x 15 cm - 20 x 25 cm - 25 x 40 cm - 33 x 60 cm - 60 x 60 cm - En épaisseur 20 mm (le rapport longueur sur largeur des dalles rectangulaires est généralement limité à 2).
* Des dalles appareillées selon un calepin précis, du "sur mesure".
   La masse maximale du revêtement (1 mètre carré x l'épaisseur en mètre des dalles x la densité du matériau en kg/m3) ne doit pas excéder les limites suivantes :
      * 40 kg/m² pour la pose avec mortier-colle.
      * 30 kg/m² pour la pose avec adhésif.


   Il est donc important de connaître la densité de la pierre, en kilogramme par mètre cube. Elle doit vous être communiquée par le fournisseur du matériau.
Voir notre rubrique consacrée à ce sujet : Demandez la fiche technique (la masse volumique)

   Comme on a pu le voir, la porosité du matériau détermine le choix du mortier-colle ou de l'adhésif. Il est donc important de connaître cette valeur. Elle doit vous être communiqué par le fournisseur du matériau.
Voir notre rubrique consacrée à ce sujet : Demandez la fiche technique (la porosité)

   Pour des raisons évidentes d'entretien, la finition adoucie ou polie (pour les matériaux qui peuvent l'être) est conseillée. Dans le cadre d'une restauration ou par choix, on pourra trouver les finitions bouchardée/ciselée, layée ou bossagée. Dans ce dernier cas, attention au respect du poids du revêtement, la bosse générée lors de l'éclatement doit être prise en compte.


Les outils nécessaires


   Voici les outils de base utiles à la pose de votre revêtement. Le platoir cranté (ou denté) peut être remplacé par un couteau à enduire et une spatule crantée. Un niveau laser remplacera avantageusement le bon vieux niveau à bulle...
Mètre Crayon Règle Niveau Platoir cranté
Maillet Scie sur table Auge Truelle Eponge
   Vous noterez que la largeur des dents du platoir ou de la spatule à une importance. Elle permet de garantir la bonne tenue du revêtement en fonction de ses dimensions.
Ce critère joue également sur la consommation du mortier-colle ou de l'adhésif.

Tableau précisant le type de denture à utiliser en fonction du format et la consommation minimale en mortier-colle et adhésif. Il signale aussi la nécessité ou non de pratiquer un double encollage (mur + dalle).
Double encollage


Préparation du chantier

Pour que le revêtement soit posé de niveau :
   Faites une simulation de pose en partant du plafond, sans oublier l'épaisseur des joints, c'est à dire 3 à 5 mm
(Attention les joints nuls sont interdits)

Les découpes de niveau se font toujours sur les dalles situées au bas du mur car elles sont moins visibles.

   Tracez au cordeau un trait de niveau à la hauteur du dernier carreau entier du bas (cette opération peut être réalisée plus aisément avec un niveau laser).

   Fixez solidement un tasseau horizontal sur ce repère, c'est le support de la deuxième assise de dalles, point de départ de la pose.
Avant de fixer ce tasseau au moyen de vis ou de clous, assurez-vous qu'aucun tuyau ou câble électrique ne soient noyés dans l'épaisseur du mur.

La pose du revêtement

Respectez tout d'abord quelques principes :


   La température du support et la température ambiante sont à surveiller. Ne collez pas un revêtement par une température inférieure à 5 °C ou bien dans une atmosphère trop chaude, c'est à dire supérieure à 30°C

   Si vous utilisez un mortier-colle : veillez à bien respecter les consignes de préparation :
* La bonne proportion de l'eau de gâchage
* Le temps de repos de la pâte et son remalaxage juste avant utilisation
* La durée pratique d'utilisation
   Il est préférable de réaliser le gâchage du produit au malaxeur électrique lent (500 tr/min maximum). Toutefois, un gâchage manuel est toujours possible, mais pour des petites quantités.

   Si vous utilisez un adhésif : la pâte, prête à l'emploi, est malaxée directement dans son récipient.
Pour une meilleure conservation, il est conseillé de refermer soigneusement le pot après prélèvement de la pâte.
Dans le cas ou une peau se formerait à la surface du produit (ouverture prolongée), il faut l'enlever et remalaxer le produit.
Si le pot reste ouvert plus de 6 h, le produit ne doit plus être utilisé.

De manière générale, la surface encollée en une fois ne doit pas entraîner un dépassement du temps ouvert du produit de collage (délai maximum entre l'encollage du support et la pose des dalles) :
* Avec les mortiers-colles à durcissement normal et les adhésifs, la durée du temps ouvert est de 15 à 20 min
* Avec les mortiers-colles à durcissement rapide, la durée du temps ouvert est de 5 à 10 min.
   Commencez par travailler un pan de mur, ne tournez pas autour de la pièce. Appuyez les premières dalles sur le tasseau fixé de niveau, en commençant par le centre.
Appliquez le produit de collage sur le support à l'aide du platoir denté ou d'un couteau à enduire et une spatule crantée.
L'outil tenu sous un angle d'environ 45°, étirez horizontalement ou verticalement la colle sur le support en une couche d'épaisseur régulière. N'enduisez pas plus de 1 mètre carré à la fois afin que la colle ne sèche pas avant que vous n'ayez pu disposer toutes les dalles de revêtement.

   En cas de double encollage, répartissez de la même façon le produit sur le contre-parement de la pierre, mais dans le sens opposé à celui du support mural.

   Appuyez sur la dalle afin de bien écraser la colle - vérifiez son aplomb au niveau. Pour bien régler votre dalle, vous pouvez vous aider du maillet de carreleur (en évitant de frapper sur les coins des dalles pour ne pas les casser).
Afin de garantir une épaisseur de joint régulière, insérez des croisillons aux angles des dalles en vérifiant bien leur position.

   Aux extrémités du mur, les découpes d'ajustement des dalles sont réalisées à la scie sur table, équipée d'un disque "diamant" adapté à la dureté du matériau : pierre, marbre, granit,...



   Il faut respecter un temps de séchage adapté avant d'enlever le tasseau pour effectuer les découpes précises et le collage des dalles de la première assise.
Au fur et à mesure de votre avancée, essuyez les bavures de colle ou d'adhésif avec une éponge légèrement humide avant que la colle n'ait le temps de prendre.

   Pour une ouverture (porte ou fenêtre), la meilleure méthode consiste à organiser l'appareillage à partir de son axe. S'il y a deux ouvertures, partez de l'axe médian entre elles. Si une porte ou une fenêtre est très proche d'un mur, partez du centre de l'espace compris entre son encadrement et l'angle opposé en cherchant la coupe idéale autour de l'ouverture. Procédez de même pour les assises.



   Pour les angles sortants, vous pouvez choisir de poser les joncs de finition proposés dans le commerce. Il en existe de différentes formes, en différentes matières (plastique, alu, ...).
Une autre solution, plus traditionnelle, consiste à réaliser des angles en " bec d'oiseau ", c'est à dire des coupes chanfreinées à 45°, réalisées dans l'épaisseur de la dalle. Il faut, dans ce cas, laisser un plat de 5 mm afin de ne pas fragiliser l'arête et aussi pour faciliter la réalisation d'un joint de finition net et chanfreiné.


Liens utiles - Produits

   Le site Weber propose des produits de bonne qualité théoriquement distribués par tous les bons vendeurs de matériaux.
Cela ne veut pas dire qu'il n'en existe pas autres d'aussi bonne qualité, bénéficiant de la certification CSTB (rappelez-vous...).

Demandez conseil à votre revendeur en vous assurant surtout de la comptabilité des produits avec la pierre naturelle.

Le site Weber





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